Concours national
de la
Résistance et de la Déportation 2010

« L’appel du 18 juin 1940 du général De Gaulle et son impact jusqu’en 1945 »

dimanche 21 mars 2010

L'appel historique fut sans doute moins entendu que celui du 21 mai, diffusé par l'ensemble des quelque cinq millions de récepteurs radio existant en France, au contraire du texte du 18 juin, capté par les rares auditeurs de la BBC !
Des dizaines de milliers de Français en eurent connaissance... par la presse. Dès le 19 juin, de nombreux quotidiens régionaux paraissant en zone non occupée y font curieusement allusion. C'est le cas, par exemple, du Petit Provençal (115 000 exemplaires tirés ce jour-là) qui reproduit, en première page, l'appel lancé la veille par le général de Gaulle - orthographié " de Gaule " (sic). Le texte, pris vraisemblablement en sténo, est d'une fidélité presqu'absolue à l'original (jamais enregistré, comme on sait). seule la fin est changie et nuancie : aux deux premières phrases de l'appel (" les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat ") est substituée celle-ci, moins blessante pour le gouvernement Pétain : " Le gouvernement français a demandé à l'ennemi à quelle condition il pourrait cesser le combat... " .
Même recension dans Marseille-Matin qui, en page 3, publie les extraits les plus significatifs de l'appel. Tout comme, le même jour, Le Petit-Marseillais. Le Progrès de Lyon donne, lui, cette dépêche en deuxième page : " Londres, 18 juin. Le général de Gaulle, auteur de nombreuses études sur le rôle des chars d'assaut, a prononcé ce soir une allocution à la radio de Londres. " La France n'a pas peur ", a-t-il dit. " Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui continue la lutte. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale... Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique de l'Allemagne, nous pourrons vaincre par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là... " II a conclu : " Quoiqu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas... " Demain, le général de Gaulle parlera de Londres. "

Des personnalités de premier plan se souviennent sans erreur possible de l'avoir entendu : Pierre Mendès-France qui se trouve alors à Bordeaux, André Philip à Cognac, Maurice Schumann à Niort, par exemple. D'autres sont touchés à l'autre bout de la terre : René Thibault à Tokyo, qui capte le message retransmis depuis Saïgon, le gouverneur Félix Eboué en Afrique équatoriale française, ou la garnison française d'EI Kantara. Et combien d'autres encore, connus ou inconnus, tels les cent trente trois marins de l'Ile de Sein ralliés entre le 24 et le 26 juin, ou les dizaines de jeunes gens quittant clandestinement Saint-Jean-de Luz, Brest ou Saint-Malo, sur des bateaux de pêche ou de simples barques dont beaucoup n'arriveront jamais...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire